[FR] Le cabanon jaune - Christelle Angano

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Titre : Le cabanon jaune
Auteur : Christelle Angano
Éditeur : Rémanence
Date de publication : 2016 (octobre 2015 pour la traduction française)
Pages : 201
 

* Accoudée au bastingage, elle suivait du regard un groupe de dauphins qui les accompagnait, et se surprit à les envier. Ils étaient si libres ! Un instant, elle eut le sentiment d'être piégée dans un filet, une nasse. *
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Après la disparition de son père, marin pêcheur confirmé, au large des côtes normandes, Cloé Lebon a besoin de comprendre. Qu'a-t-il bien pu se passer cette nuit-là, alors qu'il faisait si beau ? Petit à petit le doute s'installe avec ce sentiment confus mais obsédant qu'on lui cache quelque chose.
D'Honfleur aux îles Marquises, en passant par l'Irlande, voyage initiatique, la jeune fille est en quête d'une réponse.

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* "C'est la montre de ton père, il n'en a plus besoin, et moi non plus. La seule chose dont je suis sûre, c'est que mon heure approche." *




Cloé a toujours vécu en Normandie, entourée de ses parents, de son parrain et des habitants d’Honfleur. Pour elle, le monde des pêcheurs n’a aucun secret... et pourtant. Lorsque son père disparaît en mer, elle ne peut s’empêcher de penser qu’il y a quelque chose qu’elle ignore, mais qui pourrait expliquer ce qui s’est passé. Elle décide de découvrir ce qu’on lui cache, mais elle est loin de se douter à quel point sa vie va changer.
Dès les premières pages, le lecteur est entraîné au grand air, chez les habitants d’Honfleur. La communauté est soudée face à l’immensité de la mer, et aux drames qui peuvent s’y produire. Tout semble atemporel, comme si on était dans une sorte de monde parallèle où les gens vivent simplement et où rien ne change jamais. L’arrivée d’un Irlandais dans le bassin d’Honfleur va pourtant très vite bousculer les habitudes et les rêves de Cloé.
À presque trente ans, la jeune héroïne n’a jamais quitté sa région natale et son attachement devient plus fort encore durant son deuil. Pourtant, en quelques mois, elle change à tel point qu’on la reconnaîtrait à peine si on ne s’était pas autant attaché à elle. Comme elle, on craint le changement, mais on ne peut s’empêcher de penser que c’est pour le meilleur, si elle parvient toutefois à chasser les esprits qui la hantent. C’est le moment pour elle de prendre son envol ; de Tahiti à l’Irlande, en passant par les îles Marquises, elle découvrira que le vaste monde s’étend bien au-delà de sa chère Normandie et qu’elle peut en profiter si elle apprend à accepter les secrets qu’elle a découverts.
À travers le voyage de Cloé, tant au sens propre que figuré, Christelle Angano aborde des questions existentielles telles que l’attachement, la mort, la famille, l’amour, la confiance et le secret, qui confèrent une certaine profondeur à l’histoire, sans pour autant qu’elles pèsent sur le lecteur. La plume est légère et fluide, ajoutant un peu de poésie à un monde plutôt rude. La culture locale, notamment les chansons, ajoute une touche de couleur et d’exotisme à l’intrigue. Tout est contrastes et perceptions, avec un véritable effet dépaysant.
Le cabanon jaune est une lecture rafraîchissante qui m’a beaucoup touchée. Je recommande ce livre à tous ceux qui ont envie de voyager et qui comprennent que la vie n’est jamais aussi simple qu’il y paraît. Je remercie les éditions de la Rémanence et Babelio pour cette belle découverte !
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* En bref... * 

Pour un voyage rafraîchissant au gré de la mer, qui entraînera le lecteur de la Normandie à l’Irlande, en passant par la Polynésie française, dans les profondeurs des secrets bien gardés d’une petite communauté sans histoires... ou presque.


   


 
Livre reçu dans le cadre des Masse critiques de Babelio




[FR] Vol de nuit - Antoine de Saint-Exupéry

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Titre : Vol de nuit
Auteur : Antoine de Saint-Exupéry
Éditeur : Folio
Date de publication : 2000 (1931)
Pages : 188
 

* Les collines, sous l'avion, creusaient déjà leur sillage d'ombre dans l'or du soir. Les plaines devenaient lumineuses mais d'une inusable lumière : dans ce pays, elle n'en finissent pas de rendre leur or de même qu'après l'hiver, elles n'en finissent pas de rendre leur neige. *
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Ainsi les trois avions postaux de la Patagonie, du Chili et du Paraguay revenaient du sud, le l'ouest et du nord vers Buenos Aires. On y attendait leur chargement pour donner le départ, vers minuit, à l'avion d'Europe.
Trois pilotes, chacun à l'arrière d'un capot lourd comme un chaland, perdus dans la nuit, méditaient leurs vols, et, vers la ville immense, descendraient lentement de leur ciel d'orage ou de paix, comme d'étranges paysans descendant de leurs montagnes.
Rivière, responsable du réseau entier, se promenait de long en large sur le terrain d'atterrissage de Buenos Aires. Il demeurait silencieux car, jusqu'à l'arrivée des trois avions, cette journée, pour lui, restait redoutable. 


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* Si j'étais très juste, un vol de nuit serait à chaque fois une chance de mort.



Les déplacements en avion sont devenus tellement ordinaires qu’il est facile d’oublier les débuts de l’aviation. Pourtant, les instruments et les technologies utilisés aujourd’hui ne sont pas apparus d’un claquement de doigts. Ils sont le fruit d’une longue évolution, basée sur différentes théories, sur des connaissances scientifiques et techniques, mais aussi sur les expériences et les accidents, qui ont entraîné une amélioration des aéronefs.
Autrefois, les pilotes étaient de véritables aventuriers, guidés par leur passion et prêts à prendre des risques incroyables. Bien avant que l’aviation ne se soit démocratisée et serve avant tout aux loisirs, son potentiel avait été repéré par l’armée et par les services postaux.
C’est justement de l’industrie postale que parle Vol de nuit. À une époque où le pilotage automatique n’existe pas, il est très difficile de voler la nuit. C’est pourtant l’objectif à atteindre, car c’est ce qui fait la différence entre le transport du courrier par route ou rail, et par air. C’est le début de l’aviation commerciale en Amérique du Sud : le lecteur suit trois pilotes qui cherchent à rejoindre l’Argentine depuis le Chili, la Patagonie et le Paraguay.
Antoine de Saint-Exupéry était lui-même aviateur, et cela se ressent dès les premières pages. Son roman n’est pas une description détaillée d'événements historiques mais une collection d'anecdotes et d’impressions qui donnent une bonne idée au lecteur de ce à quoi pouvait ressembler la vie d’un pilote à cette époque. Même s’ils sont anonymes, on ne peut s’empêcher de s’attacher à eux et, surtout, de les admirer. Tous font preuve d’un dévouement sans faille et sont prêts à tout abandonner pour leur métier.
Le personnage de Rivière est très intéressant ; il semblera peut-être cruel au premier abord, mais c’est un personnage bien plus difficile à cerner qu’il n’y paraît. Les différentes couches de sa personnalité lui donnent une profondeur touchante et, grâce à lui, l’auteur aborde des questions intéressantes, notamment celle du devoir, du sacrifice et de la liberté de choix.
Le ton du roman est très sobre, sans fioritures, mais très imaginé, si bien que le lecteur n’aura aucun mal à s’imaginer à bord des avions postaux d’Amérique du Sud. C’est un très beau livre que je recommande à tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin à l’aviation.
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* En bref... * 

Un très beau roman retraçant les débuts de l’aviation postale ; un hommage au courage et au dévouement des pilotes d’autrefois !


  




[FR] N'oublier jamais - Michel Bussi

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Titre : N'oublier jamais
Auteur : Michel Bussi
Éditeur : Presses de la cité
Date de publication : 2014
Pages : 501
 

* La dernière chose qu'il vit fut l'écharpe de cachemire rouge flotter entre les doigts de la fille. L'instant d'après, elle bascula dans le vide. *
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Il court vite, Jamal, très vite. À cause de sa prothèse à la jambe et autres coups du sort, il a un destin à rattraper.
À Yport, parti s'entraîner sur la plus haute falaise d'Europe, il a d'abord remarqué l'écharpe, rouge, accrochée à une clôture, puis la femme brune, incroyablement belle, la robe déchirée, le dos face au vide, les yeux rivés aux siens. Ils sont seuls au monde ; Jamal lui tend l'écharpe comme on tend une bouée.
Quelques secondes plus tard, sur les galets glacés de la plage déserte, gît sous les yeux effarés de Jamal le corps inerte de l'inconnue.
À son cou, l'écharpe rouge.
C'est la version de Jamal.
Le croyez-vous ?   

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* Mon seul témoignage contre celui de tous les autres.
Qui, désormais, pourrait me croire ?
Qui pourrait encore parier sur mon innocence ?
Personne...
Personne sauf vous ?
À ce point de non-retour dans les abysses de la folie, êtes-vous toujours disposé à croire tout ce que j'affirme depuis le début ?
Je n'invente rien.




Lorsque Jamal part en vacances à Yport, il est loin de se douter que sa vie va changer à jamais ; que, lors de son pas de course quotidien, il va rencontrer une fille magnifique sur la falaise ; que cette fille va se jeter dans le vide ; et qu’à partir de là tout va dégénérer.
Le ton de N’oublier jamais est très différent de celui des autres romans de Michel Bussi que j’ai pu lire. Le narrateur est Jamal, et il arrive quelquefois qu’il s’adresse directement au lecteur, comme pour le prendre à témoin. Son récit est sinon plutôt neutre et entrecoupé de rapports de police nous relatant des fait survenus une dizaine d’années auparavant.
Même si l’intrigue est bonne, qu’il y a du suspense et un de ces coups de théâtre dont l’auteur a le secret, N’oublier jamais ne m’a pas transportée aussi loin que je m’y attendais. J’avais envie de découvrir la suite, mais plus grâce aux quelques premières pages du roman que grâce au déroulement des évènements ; je dois même avouer que j’ai parfois été frustrée par la lenteur avec laquelle l’histoire se développe et l’accumulation d’indices qui mènent à penser que Jamal est fou, et qui en viennent à nous faire douter de lui.
Le personnage en lui-même est intéressant et un peu atypique : il est d’origine maghrébine et rêve de participer à l’ultra-trail du Mont-Blanc malgré sa prothèse. On ne sait pas ce qui lui est arrivé, et c’est un mystère que l’on aimerait bien éclaircir. Un détail qui pourrait d’ailleurs l’innocenter ou, au contraire, renforcer les soupçons qui pèsent sur lui. J’ai toutefois eu l’impression que l’enchaînement de situations fâcheuses dans lesquelles il semble constamment empêtré devient finalement un peu trop exagérée pour être crédible ou même réaliste. Qu’il s’agisse de ses rencontres, des options qui s’offrent à lui ou des documents qui lui parviennent, tout semble un peu trop bien orchestré… à tel point que le lecteur se fera sans aucun doute suspicieux.
J’ai bien aimé le principe d’avoir plusieurs points de vue, mais j’ai trouvé un peu artificiel que les rapports de police ne soient pas présentés comme tels. Ils sont en effet racontés et je pense qu’un ton et un style différents auraient donné de la profondeur au récit.
Le double coup de théâtre est très surprenant, mais j’ai trouvé que la résolution de l’affaire prenait trop peu de place par rapport au développement de l’intrigue et que ce déséquilibre desservait le suspense et l’attente qui avait été créée. Cela est peut-être dû à la personnalité un peu floue de certains personnages, qui m’a conduite à les confondre quelque peu.
Ne me comprenez pas mal, N’oublier jamais n’est pas un mauvais roman, mais je ne le trouve pas aussi bon que mes précédentes lectures de Michel Bussi. Il reste facile à lire et divertissant, mais peut-être avais-je des attentes trop élevées ?
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* En bref... * 

Un roman policier divertissant et sympathique à lire si vous aimez les gros coups de théâtre pas tout à fait réalistes !


   





Le livre sur les quais - 2016

3 commentaires:


Mieux vaut tard que jamais…

J’ai été très occupée ces derniers jours, si bien que je n’ai pas été très active sur mon blog… Et pourtant, entre les challenges dans lesquels je me suis  lancée, mes lectures et les évènements littéraires, j’ai des choses à vous raconter !

Week-end du 3-4 septembre à Morges (Suisse) : 
Le Livre sur les quais !
Mon évènement littéraire favori (et de loin)

J'ai eu la chance d'y aller plusieurs fois et d'être bénévole en 2014 et je peux vous assurer que cet évènement ne ressemble à aucun autre. L'ambiance est chaleureuse, le programme alléchant et le cadre magnifique !


Bon, commençons par le commencement…
Créé en 2010, Le Livre sur les quais est une sorte de salon du livre… Mais c’est en fait bien plus qu’un simple salon de dédicaces.

 


Pour commencer, intéressons-nous à son nom… Eh oui, Le Livre sur les quais a lieu… sur les quais. La petite ville de Morges est située au bord du lac Léman (*PAS le lac de Genève, merci !) et le cadre est magnifique. La grande tente où se déroulent les dédicaces et où se trouve la buvette est au bord de l’eau, mais ce n’est qu’une petite partie de l’évènement.

Des conférences, rencontres et autres activités variées sont organisées dans plusieurs lieux de la ville - de la bibliothèque au casino, en passant par des caves et même les bateaux de la CGN !

Même si une grande place est réservée à la littérature francophone, Le livre sur les quais est ouvert sur le monde et, chaque année, de nombreux auteurs (et traducteurs) d’horizons très différents participent à cet évènement.

Chaque année, Le Livre sur les quais a un hôte d’honneur ; en 2016, c’était la Scandinavie, avec une place importante accordée au roman policier. De quoi faire le bonheur de tous les amateurs du genre… La sélection d’auteurs était elle aussi impressionnante : Franck Thilliez, Viveca Sten, Johan Theorin, Michel Bussi, Bernard Minier, Marie Laberge, Yasmina Khadra… pour n’en citer que quelques-uns !

L’ÉDITION 2016

Cette année, j’avais la chance de ne pas travailler ce week-end-là et j’ai donc pu profiter de l’évèmement ! J’y suis allée le samedi avec Patricia et Sandra, tout aussi passionnées de lecture que moi.

Pour commencer, nous avons assisté à une entrevue très sympathique entre Jacques Côté, un auteur québécois que nous avions rencontré au Salon du livre de Genève il y a deux ans, et Jean-François Pré, que je ne connaissais pas, mais que j’ai envie de découvrir. Le cadre - le boudoir Moyard - était parfait ; nous étions entourés de meubles anciens et de livres volants !

Flying books in Moyard

Nous avons ensuite fait un tour dans la tente… un petit passage vers Marie Laberge, puis Jacques Côté, qui nous a reconnues. Nous connaissions la saga de l’inspecteur Daniel Duval, mais pas encore Les cahiers noirs de l’aliéniste, un roman policier historique que je me réjouis de commencer !



Nous avons ensuite rejoint nos petites familles pour faire une croisière littéraire de 90 (nonante) minutes sur le Lausanne intitulée “Des polars renversants” en compagnie de Bernard Minier, Michel Bussi (un de mes auteurs préférés) et Marc Voltenauer. Les discussions étaient très intéressantes et animées !


Après la croisière, nous avons encore assisté à une table ronde avec Franck Thilliez et Jacques Ravenne (qui écrit en duo avec Éric Giacometti). Je connais Franck Thilliez depuis peu (grâce à Sandra) et je n’ai pas encore lu de livre de Giacometti-Ravenne (même si j’en ai un qui attend dans ma bibliothèque)... mais je vous promets que j’aurais acheté tous leurs livres en sortant ! Le dialogue était dynamique et la complicité existant entre les deux auteurs très entraînante.

Nous avons ensuite fait un autre passage dans la tente de dédicaces, auprès notamment de Sandrine Collette (qui a entre autres écrit Un vent de Cendres et Des noeuds d’acier), de Michel Bussi (qui m’a dédicacé mon ancien exemplaire de Un avion sans elle puisque j’ai tous ses livres) et de Patrick Senécal (que je ne connais pas encore, mais qu’il me tarde de découvrir) !

C’était une journée extraordinaire (et j’ai été plutôt raisonnable) ! Vivement la prochaine édition !

Mes achats de la journée...


 


[FR] Sans rien ni personne - Marie Laberge

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Titre : Sans rien ni personne
Auteur : Marie Laberge
Éditeur : Boréal
Date de publication : 2007
Pages : 434
 

* Les phares des voitures dessinent un long ruban sans hiatus. Chaque soir, c'est le même scénario. Chaque soir, Patrice repense à tous ces gens coincés derrière leur volant, à pester, à râler et à se mitonner une attaque à coup de stress. *
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Montréal, le 1er juillet 1972, Isabelle Deschamps, française d’origine, est retrouvée morte dans son appartement, rue Marie-Anne. Elle a le ventre affreusement mutilé. À côté d’elle, le corps de son nouveau-né, mort également.
Paris, janvier 2007, Émilien Bonnefoi apprend qu’il va mourir dans les prochains six mois. Peu lui importe : depuis trente-cinq ans, sa vie n’a plus qu’un sens, celui de résoudre l’énigme de la mort de sa fille Isabelle. Il retourne exercer des pressions auprès de l’enquêteur chargé de ce cold case.
C’est ainsi que le commissaire Patrice Durand débarque à Montréal, déterminé à connaître le fin mot de l’affaire. Vicky Barbeau, chargée du cas au service des crimes non élucidés de la Sûreté du Québec, n’est pas follement enthousiaste à l’idée de reprendre une chasse aux témoins des plus improbables alors que plus de trois décennies séparent les faits de l’enquête. Pourtant, de Saint-Pierre et Miquelon aux Îles de la Madeleine, en passant par le Bas-du-Fleuve, l’affaire se révèle plus prometteuse – et plus compliquée – qu’il n’y paraissait.
C’est au genre du policier que Marie Laberge emprunte le cadre de son nouveau roman. Ses lecteurs seront emportés par un suspense irrésistible, tandis que le travail des policiers, ce tandem parfois grinçant formé d’un français et d’une québécoise, permet à la romancière de laisser libre cours à son sens de l’humour à travers des dialogues qui claquent. Mais nous retrouverons intact, dans Sans rien ni personne, l’extraordinaire pouvoir d’émotion qui caractérise toute son œuvre.


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* Les yeux sont si atterrés, si battus, Vicky s'élancerait pour la consoler, la protéger. [...] Parce que, malgré tout ce qu'elle a traversé, elle conserve une sorte de droiture, une attitude enfantine qui excite tout l'instinct du sauveteur qui sommeille au cœur d'un être humain.




Départ pour le Canada aux côtés de Patrice, policier français bien décidé à résoudre une affaire vieille de plusieurs dizaines d’années.Vicky, l’enquêtrice québécoise chargée de le recevoir ne se montre pas très disposée à rouvrir un « cold case » pour lequel aucun nouvel indice n’a été découvert. Elle va pourtant très rapidement se retrouver entraînée sur la piste du tueur d’Isabelle Deschamps, une jeune française qui avait été retrouvée morte dans son appartement, le ventre mutilé… et l’affaire se révèle bien plus compliquée que prévu.
Ayant déjà lu Mauvaise foi, j’avais déjà eu le plaisir de rencontrer les enquêteurs de Marie Laberge, que j’avais beaucoup appréciés. Vicky semble bourrue et râleuse au premier abord, mais, si on est attentif, on remarque vite qu’il y a d’autres aspects importants derrière la surface de sa personnalité. Patrice est sous bien des aspects le policier français typique (enfin, j’imagine, n’étant ni policière, ni française), mais sa ténacité et sa motivation le rendent plutôt séduisant. Même s’il semble que la collaboration entre ces deux personnages va être difficile et peu agréable, elle confère un certain dynamisme et un humour subtil au roman.
Le sujet des relations entre la France et le Québec apparaît sous plusieurs formes. Étant personnellement passionnée par la question de l’identité linguistique et de la communication interculturelle, c’est un aspect qui m’a beaucoup plu et qui apporte une grande richesse à l’histoire. Il y a bien quelques stéréotypes mais, loin de les trouver lourds, j’ai plutôt trouvé qu’ils donnaient une certaine légèreté aux passages d’enquête intense.
Il faut dire que les lecteurs qui s’attendent à un roman policier classique risquent d’être un peu déçus, ou au moins surpris ; car Sans rien ni personne est un mélange de plusieurs genres, même si la composante policière occupe une place prépondérante. J’aime le temps que l’auteur prend pour décrire les personnages et le fait qu’elle nous dévoile tout naturellement des pans de leur histoire personnelle qui nous aident à construire leur personnalité petit à petit. Les descriptions sont réalistes et très bien dosées, et nous transportent tout droit au Canada.
S’agissant d’un dossier non résolu datant de plusieurs décennies, il est clair qu’il ne s’agit pas d’une enquête ordinaire. La pression du temps n’existe pas, d’importants témoins sont sans doute morts ou ont oublié des détails qui auraient pu être décisifs pour l’affaire. Et pourtant, en reprenant chaque élément du dossier, les enquêteurs progressent peu à peu. Il n’y a donc pas vraiment de suspense, mais une certaine attente est créée chez le lecteur… et bien malin est celui qui arrivera à deviner la fin !
Peut-être objecterez-vous que l’intrigue n’est pas tout à fait réaliste. Soit, mais c’est après-tout un œuvre de fiction, n’est-ce pas ?
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* En bref... * 

Un cold case résolu d’une main de maître par un policier français et une enquêtrice québécoise peu disposés à collaborer et tous deux dotés d’un fort caractère. Sans rien ni personne est un roman entraînant, écrit d’une plume fluide, et plein de petites touches d’humour qui donnent de la profondeur à l’intrigue.


  




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